Raisonnant au-delà de l’exigence réglementaire de couverture des sols durant l’interculture, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à intégrer les bénéfices des couverts végétaux dans leurs stratégies : intérêts agronomiques dans les rotations ou prise en compte dans l’alimentation des troupeaux. Les questions sont donc nombreuses au moment de choisir ses couverts : quelle(s) espèce(s) choisir ? en pur ou en mélange ? dans quelles proportions ? La destruction en sortie d’hiver est-elle facile ? etc…
Les deux plateformes financées par le Syndicat de la Vallée du Blavet et mises en place par le GVA de la Terre aux Iles et Nov’Agri ont permis d’apporter certaines réponses.
12 modalités testées sur 2 sites
12 types de couverts ont été implantés, en pur ou en mélange. Les espèces semées étaient les suivantes : radis chinois, moutarde, phacélie, trèfles, avoine, seigle, colza fourrager, vesce, féverole, lin, tournesol, sarrasin, etc…
2 parcelles ont été semées :
- Parcelle de l’EARL du Lys à Languidic, semée le 20/08 sans déchaumage
- Parcelle de l’EARL Dolo à Evellys-Naizin, semée le 29/08 avec déchaumage
A noter qu’avec les conditions de déficit hydrique observées tout le second semestre 2016, le semis un peu plus précoce et sans déchaumage a donné un léger avantage au développement des couverts de la parcelle de Languidic.
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- Le 8 décembre à Languidic
Une production de biomasse intéressante
En décembre, les biomasses produites par les différents couverts ont été estimées. Le développement des couverts était hétérogène. Globalement, les couverts étaient plus développés à Languidic qu’à Naizin. L’estimation de la biomasse aérienne réalisée début décembre sur les deux parcelles variait entre 1,3 et 4,4 TMS/ha à Languidic, alors qu’elle se trouvait entre 0,2 et 1,6 TMS/ha à Naizin. En revanche, la levée a été plus homogène à Naizin, assurant une relative meilleure couverture du sol.
Les biomasses racinaires n’ont pas été mesurées systématiquement, mais des estimations effectuées, notamment sur les couverts comportant du radis chinois, montrent des biomasses au moins équivalentes voire du double de la biomasse aérienne.
L’intérêt du développement d’une biomasse aérienne importante et homogène réside dans la limitation du ruissellement et de l’érosion, et dans le piégeage de l’azote. La partie racinaire joue aussi un rôle dans le piégeage de l’azote mais contribue également à l’amélioration de la structure du sol. L’ensemble de la biomasse des couverts contribue enfin à dynamiser la vie du sol (vers de terre et micro-organismes) lorsqu’elle est enfouie.
Reliquats azotés : efficacité démontrée !
Les reliquats d’azote ont été mesurés sous couvert de moutarde pure et sous sol nu, en début de drainage (= mesuré début décembre, correspond à l’azote présent dans le profil de sol et susceptible d’être lixivié pendant l’hiver) et en sortie d’hiver (= mesuré début mars, correspond à l’azote restant dans le profil après la période principale de lixiviation).
Les couverts ont surtout montré une efficacité sur la réduction du reliquat de début de drainage : entre les semis et début décembre ils ont absorbé une partie de l’azote potentiellement lixiviable (près de 40 uN/ha à Naizin, et près de 50 uN/ha à Languidic).
2 visites pour échanger
En tout, 16 participants ont pu assister aux deux visites réalisées à des saisons différentes, permettant d’axer les échanges sur différents aspects :
- En décembre à Languidic : implantation, production de biomasse, couverture du sol
- En mars à Naizin : destruction par le gel, destruction mécanique, gestion des repousses dans la culture suivante, piégeage de l’azote
Les résultats des pesées de biomasses et des analyses de reliquats azotés ont également été présentés pour alimenter les échanges.
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- Le 15 mars à Naizin
Prochaines visites de plateformes
D’autres visites de plateformes sont prévues dans le programme 2017 des actions du Syndicat :
- Variétés de céréales et échange sur la reconnaissance des maladies – fin mai avec Nov’Agri
- Méteils – en octobre avec le GVA de la Terre aux Iles
- Couverts associés au colza – en novembre avec Nov’Agri